Les qualités d'un bon pénaliste selon André Soulier - Interview


Vous vous parlez justement de votre milieu social. Est-ce que finalement votre relation au droit n’a pas évolué en même temps que votre classe sociale.

 

Non mais quelle que soit je suis philosophiquement il faut que vous le sachiez que ceux qui vont profiter de vos enregistrements sache. Moi je dis toujours sans allusion à des défenses contemporaines et fut aussi au timing.

Je suis d'avant la révocation de l'édit de Nantes j'ai une chance formidable j'ai trois petits enfants catholiques et trois petits enfants protestants c'est à dire que je suis d'avant 4 785 la révocation de l'édit de Nantes donc je n'ai pas des petits enfants catholiques qui prennent leurs cousins qui les jettent par la fenêtre parce qu'ils sont protestants.

Donc j'aime les deux et avec une égale passion en plus je me reconnais aussi beaucoup dans la religion hébraïque que je n'ai pas je n'ai pas comment dire je n'ai pas besoin d'aller rechercher chez Marx chez Hegel Lénine ou leurs avatars leurs avatars les leçons pour que le peuple s'émancipe. La preuve d'ailleurs d'où je viens j'ai au moins réussi ça. Pour ce qui me concerne peut-être plus.

 

Simone Veil, la philosophe ?

 

C'est drôle quand vous me parlez de Simone Veil parce que je pense aussi à l'autre avec laquelle j'ai siégé comme député européen au groupe.

 

Simone Veil mais Simone Veil la première. Bien vu

 

 J’ai réussi a analysé le profil.

 

Ah touché au cœur

 

Alors c'est quoi les qualités justement d'un bon pénaliste ? Comment devient-on un bon pénaliste il faut quoi ?

 

La première des leçons tout à l'heure. J'évoquais deux termes l'inflexibilité et la transaction. La première des choses. Le pénaliste il a un ennemi, lui-même, c'est à dire qu'il faut se garder il faut se garder de céder à ses émotions ses emportements. C'est d'ailleurs une des grandes leçons de l'époque. Si j'avais à enseigner à un jeune pénaliste je leur dirais méfiez-vous.

Nous sommes dans une société d'émotions entretenue et aggravée par la profusion des images par la multiplication des possibilités d'entretien. Je ne vise pas les réseaux sociaux pour dire que c'est la pire des choses qui puisse être attribuée à l'humanité pas du tout. Il faut savoir s'en servir c'est clair et par conséquent il faut garder se garder l'émotion. Il faut se garder de parti pris et de préjugés. Une fois qu'on a essayé de nettoyer à peu près son esprit sur ce plan alors on peut regarder le fait d'abord le fait savoir comment il se présente pourquoi il s'est produit. Qu'est-ce qu'il a entretenu une fois de plus en cela. Alors on peut commencer à travailler le pénaliste doit se garder de toute prémonition de toute prévention ? Moi j'essaie, alors bien entendu nous sommes tous prisonniers de nos origines de notre enfance de tout ce qu'on a appris et tout.

 

C'est comme ça qu'on regarde la religion on sait c'est clair que certains ont pu s'étonner que je sois choisi. Ce n’est pas la première fois pour la grande affaire de ce temps, empreinte d'émotion plus que de droit. Je parle du cardinal archevêque de Lyon auquel me lient maintenant beaucoup d'amitié de respect et de considération.

Mais ce que je veux dire c'est que je ne me laisse pas emporter par voici le précepte et vous devez vous inquiéter non pas la seule chose que je crois mais alors comme avocat. J'ai l'air de divaguer un peu mais la trajectoire reste tout à fait droite. Pour moi le Grand le grand texte qui dit tout. Il y a deux choses. Il y a deux grands textes les dix commandements celui qui a inventé ça exceptionnel. Et puis le deuxième si je devais enseigner le droit privé le droit public le droit pénal ici je dirais s'il vous plaît relisez les fables de La Fontaine. Pendant un trimestre on ne va faire que les fables de La Fontaine et on saura beaucoup de choses sur le droit civil sur les rapports entre les hommes les rapports entre les hommes et les femmes les rapports entre les femmes entre elles. Encore une autre affaire. Voilà donc les dix commandements et la fontaine c'est intéressant. C'est original sans doute c'est original.

 

La Bible est justement le premier texte à prendre à donner toujours la parole à la victime. On obtient toujours le positionnement de la victime.

 

Oui ce sont les grands textes. Il est évident qu’il faut puiser dans ce qu'ont vécu nos ancêtres. Mais il n'y a pas que j'ai un souvenir. J’ai un fils qui est comédien. Naturellement l'esprit et le comportement apparemment plus débridé que le bourgeois que j'essayais d'être dans mes 30 40 ans et un jour je me suis marié jeune.

 

Bien sûr mais celui-là c'est le second je bavarde avec lui au parc de la tête d'or. On se promène il est venu de Paris et comment dire je le tance je le morigène. Puis je le lui ai dit ça non pas ça. La raison a tort. Je ne sais pas. Avec le temps et il me dit Mais j'allume ma lettre. Il m'avait écrit une lettre quelque temps avant choisir. Ça m'avait échappé. Et là il me cite et il y a trente ans de ça je ne l'ai jamais oublié ça m'a marqué au fer rouge. Il m'a dit Tu devrais relire Epithète, bien faire dans mon rapport trois siècles avant Jésus-Christ dit injurie si tu y tiens. Mais lis d'abord et je dois dire que c'est une leçon pour non seulement un père de famille mais un avocat un juré citoyen. Mais lis d'abord effectivement et même pour beaucoup de gens qui se donnent des légitimités. Les grands textes de la Bible.